La réanimation du nouveau-né

 La réanimation du nouveau-né

I) Introduction:
L’apprentissage des techniques de réanimation  et surtout leur application dans les délais permettrait une prise en charge bonne du nouveau-né.         
C’est la plus importante et la plus impérative de toute les urgences néonatales.


II) Intérêt de la question:
  • 10% des nouveau-né nécessitent des mesures de réanimation simple pour une transition normale.
  •  1% sont besoins d’une réanimation intensive pour survivre.
  •  Gravité: l’asphyxie néonatale est responsable de 1/5 des 5 millions de décès 
néonataux par  an dans le monde. 
  •  1 million de décès serait évitable par des mesures de réanimation.
  •  Prévention : intérêt de dépistage des situations à risque et L’apprentissage des mesures de  réanimation à toutes les personnes susceptibles de travailler en salle de travail ( médecin; sage femme;  anesthésiste...).
III) Rappel physiologique:                              
             1. Circulation fœtale:
Il existe une unité fœto -placentaire.
* Le placenta assure les échanges gazeux,la nutrition,et l'excrétion.
* Cette dernière est de faible résistance circulatoire.
*La circulation fœtale est caractérisée par:
  - Une faible résistance sur la circulation systémique.
- Une forte résistance sur la circulation pulmonaire,car les poumons sont remplis 
de liquide alvéolaire. 

IV) Rappel physiopathologique:
1) Les situations à risque:
- Il capital d’identifier les situations à risque avant la naissance et ce en étroite collaboration avec les  sages femmes et les obstétriciens.
- Il existe des situations à risque dues à l'état maternel; à l’ état fœtal ou survenant pendant  l’accouchement.
                           a. Les facteurs maternels de la détresse néonatale:
              i. Maladies maternelles:

*  Cardio-pulmonaire:
  •  Hypotension.
  •  HTA.
  •  Vasoconstriction utérine.
  •  Anémie.
  •  Maladies valvulaires ou myocardique.
*  Infections.
*  Diabète sucré.
*  Obésité.
*  Maladies thyroïdiennes.
           ii.  Anomalies de la grossesse:
  •  Toxémies gravidique.
  •  Post maturité .             
          iii. Anomalies du travail:
* Présentation pathologique.
* Disproportion fœto-pelvienne.
* Dysfonctionnement de l’activité utérine.
* Accouchement traumatique.
* Placenta preavia.
* Décollement placentaire.
        iv. Médicaments utilisés pendant le travail:
  • Narcotiques.
  • Barbituriques.
  • Sédatifs.
  • Anesthésiques.
                                   b) les facteurs fœtaux:
  • Prématurité.
  • Retard de croissance intra-utérin.
  • Anomalies congénitales.
  • Infection.
  • Compression du cordon.
  • Aspiration massive du liquide amniotique méconial.
  • Hypothermie.

cependant en dehors du contexte évident ,il est difficile de prédire une asphyxie néonatale sur le seul rythme cardiaque fœtal, PH du scalp permet d'orienter .
ces situations sont des situations d'alarme qui doivent faire anticiper une réanimation.

                       
 2. Les conséquences de l'asphyxie:
* Sur le plan clinique: 
- l'asphyxie se manifeste par :
  • une dépression respiratoire avec pâleur intense.
  • une dépression circulatoire avec bradycardie , hypotension , mauvaise perfusion périphérique et neurologique ( hypotonie, hyporéactivité).
- l'asphyxie résulte des mauvaises échanges gazeux qui a  pour conséquences :
                                            * l'hypoxie.
                                            * l'hypercapnie.
                                            * l'acidose métabolique.
*  Les conséquences sont hémodynamiques , avec phase d'adaptation ou' le débit cardiaque est préservé avec perfusion préférentielle du cœur et du cerveau.
* Si l'hypoxie persiste les réserves myocardiques s’épuisent, l'acidose lactique s'installe,la fréquence cardiaque diminue avec chute du débit cardiaque => défaillance multi- viscérale=> décès.
* Les lésions cérébrales s'installent en 2 temps:
  • des lésions ischémiques immédiates (cortex, substance blanche sous corticale,noyaux gris centraux chez le nouveau-né à terme).
  • des lésions secondaires consécutives au stress oxydatif.

V) La réanimation en salle de naissance:
Buts:  
- Assurer une respiration normale => meilleure oxygénation.
- Eviter l'hypothermie.
- Assurer une bonne hémodynamique.

Principes de base de la réanimation:

  • la première règle est l'anticipation des situations à risque.
  • Établir une respiration par l'assurance d'une ventilation alvéolaire efficace.
  • Assurer une bonne hémodynamique.
  • Assurer un apport glucidique.
Impératifs à respecter:
  • Etre toujours prêt pour la réanimation en salle de travail.
  • Disposer du matériel nécessaire.
  • Vérifier le matériel avant tout accouchement.

La réanimation est assurée par un médecin expérimenté , assistée par une autre personne et infirmière ou sage femme.
cette équipe doit agir vite et bien:
       * Eviter de refroidir.
      *  Eviter de contaminer.
       * Eviter de traumatiser.

Les moyens:

  1.           1. personnel:
-  coordination entre la sage femme, l'obstétricien ,et le pédiatre qui dirige la réanimation, il est à la tête du nouveau-né.
- en cas de massage cardiaque externe ,une autre personne assure le massage cardiaque.
                   2. Matériels:
préparer et contrôler le fonctionnement de tout ce matériels: CHECK LIST.
  • table chauffante ou équivalent .
  • chronomètre.
  • source de vide pour aspiration.
  • source d’oxygène ( humidifié , chauffé).
  • sondes d'aspiration adaptées à l'oropharynx et pour les narines (N° 6;8;10).
  • stéthoscope.
  • masque type Ambu .
  • canule de Guedel( taille 00/000).
  • ballonnet :
                   - avec sac autoremplissable.
                     - une soupape de sécurité et une valve de PEEP si nécessaire (type Ambu®).  
  • Boite d'instruments :                                
                - laryngoscope.
                   
- pince de Magill.
                 - lame N° 0 et 1.
                   - tubes d'intubation endotrachéale de 2,5; 3; 3,5 ;
                   - piles de recharge.
  • matériel pour perfusion :
                * seringue de 1 ;  2,5 ; 5 et 20  ml.                 
                  * cathéters de perfusion.
                  * cathéters ombilicaux (3,5 et 5 F) .
  •  Matériel pour monitoring de la saturation, de la pression artérielle avec manchettes adaptées.
  • Couveuse de transport préchauffée avec source d'air et d`oxygène, matériel pour monitoring cardio-respiratoire et mieux avec une possibilité de ventilation non invasive.                    
                           3.Les médicaments :
* Ils doivent être prêts sur le chariot de réanimation incluant :
- Adrénaline à 1/1000 (1 mg/ml).
- NaCl à 0,9%, sérum glucosé 5% et 10%.
- Naloxone (Narcan®).
VI .  Conduite de la réanimation:
Avec la réception du nouveau-né, commence un processus continu d'évaluation, de décision l'action et de réévaluation. 
Le score d'Apgar (tableau) n'est plus approprié pour décider d'une réanimation, il reste cependant un outil utile d'évaluation de l'adaptation post-natale. Il est estimé à 1, 5 et 10 minutes ; une estimation intermédiaire à 3 min est nécessaire en cas de troubles de l'adaptation. Tableau : Score d'Apgar
  
 Les manœuvres de réanimation sont dictées par l'adaptation immédiate du nouveau-né.
 La réponse aux questions suivantes orientera la réanimation, quand elle s'avère 
nécessaire :
- Le liquide amniotique est t-il clair?.
- Le nouveau-né respire t-il efficacement ou crie-t-il fort?.
 - Son tonus musculaire est t-il bon?.
Si une réponse "NON" est donnée à une des 3 questions précédentes, la prise en charge devient
spécifique et sera menée de la façon suivante:
- Etape A (A pour Airways = voies aériennes supérieures) : assurer la liberté des voies aériennes
supérieures.
- Etape B (B pour Breath = évaluer la respiration,  fréquence respiratoire, tirage, apnée): Assurer la  ventilation respiratoire.
  - Etape C (C pour circulation= évaluer l'hémo-  dynamique, les pouls fémoraux, la TA): Assurer  l'hémodynamique.
 * La réanimation se fera selon ces étapes et dans l'ordre  (A puis B et enfin C). 
* Une réévaluation est nécessaire  à chaque changement d'étape. Il est nécessaire de se  laisser le temps (30 sec ou plus si nécessaire) de  réévaluer afin de contrôler l'efficacité des mesures prises; de recommencer la boucle ABC en cas  inefficacité à l'une des étapes. 
* La première étape est de savoir si le nouveau-né  respire spontanément, prendre sa fréquence cardiaque,  si elle est supérieure à 100/min, Voir comment il est  coloré et comment réagit-il ?.
  - Première situation :
 * Le nouveau-né crie et respire spontanément, il a une  fréquence cardiaque supérieure à 100/min et il devient  rapidement rose (la plupart des nouveau-nés sont  initialement pâles à cyanosés ; il faut quelques minutes  (5-7 min) pour que l'ensemble du corps prenne une coloration rose). 
* C'est le cas de la majorité des nouveaux-nés, même si certains d'entre eux nécessitent  une stimulation tactile; la stimulation de la plante des pieds et du dos restent efficaces. Il n'est pas nécessaire  d 'aspirer l'oropharynx.  
* Sécher le nouveau-né et remettez-le à sa maman.  
- Deuxième situation :
 * Il n'y a pas de respiration efficace malgré la  stimulation tactile et le rythme cardiaque normal ou  inférieur à 100/mn.
* C'est une situation qui nécessite  une ventilation au ballon avec une FiO2 à 0.4 avec une fréquence entre 40 et 60/min; les  premières insufflations peuvent nécessiter des pressions plus élevées pour ouvrir les poumons  (blocage de la valve de pression avec un risque  d'induire un pneumothorax !!!), par la suite il faut  utiliser une pression suffisante jusqu'à la reprise d'un  rythme cardiaque normal et d'une respiration efficace,  la réévaluation de la situation est faite chaque 30 sec.  
Les nouveaux-nés modérément déprimés rétablissent  une respiration normale. 
 - Troisième situation :
  L'enfant ne respire toujours pas et garde une  bradycardie malgré une ventilation efficace pendant  30 sec à 0.4 de FiO2.  
* Si la fréquence cardiaque est supérieure à 60/min,  poursuivre la ventilation au ballon avec FiO2 à 0.4 et  réévaluer aux 30 sec.  S`assurer que la ventilation est efficace, par le  soulèvement de la cage thoracique et du passage  symétrique de l'air au niveau du poumon,  repositionner l'enfant, aspirer les voies aériennes si  nécessaire, s'assurer de l'étanchéité du masque facial.  Certains enfants avec une mauvaise compliance  pulmonaire nécessitent des pressions plus élevées  (détresse respiratoire, hypoplasie pulmonaire...).  
  Réévaluer la situation aux 30 sec, si malgré une  ventilation efficace, le rythme cardiaque ne reprend  pas et la coloration reste médiocre considérer  l'intubation endotrachéale.
  * Si la fréquence cardiaque est en dessous de 60/min,  poursuivre la ventilation au ballon avec une FiO2 à  100% pendant 30 sec); 
- si la bradycardie persiste à  moins de 60/min, le massage cardiaque externe (MCE)  s'impose avec un rythme de 90 compressions par minute avec un ratio de 3 compressions pour une  ventilation. L'insufflation et le MCE sont à coordonner  et l'efficacité du MCE sera appréciée par la palpation  des pouls fémoraux.
Dans ce cas 3 personnes  deviennent nécessaires pour la réanimation, le  responsable reste toujours à la tête et dirige la  réanimation. 
 Si au bout d'une minute de ventilation avec une FiO2  à 100% (avec ou sans intubation endotrachéale) et de  MCE efficace, le rythme cardiaque reste inférieur à  60/min, l'administration d'adrénaline devient  nécessaire (voir médications).
 Le traitement sera donné par voie veineuse  (périphérique ou ombilicale). Si une voie veineuse  n'est pas disponible, l'adrénaline peut être donnée par  voie endotrachéale.  
Le recours au remplissage vasculaire (NaCl 0,9%, 10  ml/Kg à répéter au besoin) donné sur 5 - 10 min est  utilisé en cas d'hypotension avec mauvaise perfusion périphérique.
 Le recours à la transfusion sanguine  (culot globulaire O Rhésus négatif, 10 ml/Kg à répéter  au besoin) se fait en cas de choc hémorragique.
  L'utilisation des bicarbonates n'est plus recommandée  dans la réanimation primaire du nouveau-né; il n' y a  pas d'évidence pour son efficacité dans le traitement des acidoses et son administration peut avoir des effets  secondaires sévères.  
N.B. : Dans toutes les situations où il y a eu  réanimation, le nouveau-né doit être transféré dans un  service de soins intensifs néonatals pour poursuivre l’évaluation et la prise en charge. 
  Conduite technique de la  réanimation:
  1. Etape A :
-  Positionnement correct sur le dos, la tête en position  neutre. Un petit lange roulé et placé sous les épaules  permet de mieux dégager les voies respiratoires, et  aspirer si nécessaire la bouche et les orifices  narinaires. 
Il n'est pas nécessaire d'introduire le cathéter dans le nez ou d'aspirer d'emblée l'estomac.  Ce n'est qu'une fois cette étape assurée que l'on entame  une ventilation au masque.  
 2. Etape B : 
2.1. Les Techniques de ventilations  utilisées:
                   * La ventilation manuelle au ballon : au masque, à l'aide d'un Ambu®. 
- Application étanche du masque sur la bouche et le nez de l'enfant par la main gauche de l'opérateur; insuffler à raison de 40 à 60/min.
- Si la ventilation au masque dépasse 3 à 5 mn; mettre une sonde gastrique n°6, laissée ouverte à l'air
ambiant, pour la vidange gazeuse gastrique.
- L'efficacité de la ventilation au masque est appréciée par les critères suivants:   
  • Ampliation thoracique visible.
  • Auscultation du murmure vésiculaire.
  • Amélioration de la fréquence cardiaque et de la couleur du nouveau-né.
                                  * L'intubation endotrachéale :
  •  Elle doit être faite par une personne expérimentée.
  • chaque tentative ne doit pas excéder les 20 sec, faute de quoi, il ne faut pas hésiter à reprendre le nouveau-né  au ballon et tenter une nouvelle intubation plus tard.  
  • Même position que pour la ventilation au ballon, il  faut que la tête soit bien alignée, après une aspiration  préalable, le manche du laryngoscope est tenu par la main gauche et la lame introduite progressivement et  une fois l'orifice glottique perçu, on s'aide de la pince  de Magill pour pousser le tube dans la trachée, l'aide  peut exercer une légère pression sur le larynx pour  aider l'intubation. 
  •  Le tube est préférentiellement posé à travers la narine  (intubation nasotrachéale, la distance au nez = 7+ 1  cm/kg de poids), en cas d'impossibilité de mettre le tube par la narine (orifice étroit, atrésie des choanes),  la sonde est passée par la bouche (intubation  orotrachéale, la distance à la lèvre = 6+ 1 cm/kg de  poids) ). 
  •  Le tube doit être immédiatement fixé et à bonne  distance. 
                              * Ventilation au ballon après intubation naso ou  orotrachéale :
  •   On applique 40 à 60 insufflations/mn.
  •  L'efficacité de  la ventilation est jugée par l'expansion symétrique de  la cage thoracique et un passage symétrique de l'air  dans les deux plages pulmonaires.  
2.2. L'oxygénothérapie dans la  réanimation primaire : 
  • L'application de l'oxygène pur (l00%) dans la  réanimation néonatale n'est plus recommandée, car non seulement elle n'est pas plus efficace qu'une  réanimation sous air mais elle se trouve plus néfaste  pour la respiration, la perfusion cérébrale et pour le  métabolisme cellulaire (dommage provoqué par les  radicaux libres toxiques).  
  • Il n'y a pas de recommandation stricte mais les auteurs  proposent d'initier la réanimation avec une FiO2 entre  0.21 (ventilation sous air) et 0.4 (ventilation sous  oxygène au ballon sans réservoir). 
  • Si l'oxygène doit  être utilisé après la phase de réanimation primaire  (après 10-15 min), il doit être dosé pour maintenir une  saturation transcutanée de 88-92 % .
           3. Etape C :
Le massage cardiaque externe (MCE) :
  •   Le MCE n'est que rarement nécessaire; la ventilation  est la mesure de réanimation la plus importante. 
  •  Il consiste en une compression du thorax entre le  sternum et le rachis avec une ou 2 mains, au mieux  avec les deux pouces sur la base du sternum et les mains encerclant le thorax entraînant une dépression d'environ 1/3 du diamètre antéropostérieure du thorax. 
  •  Le temps de compression est légèrement plus court  que celui de la relaxation. 
  • Le rythme du MCE doit être  à 90 compressions/min (pour 30 ventilations.) 
  •  Le MCE doit toujours être accompagné par la  ventilation artificielle.  
  • Les critères d'efficacité du M.C.E sont:  
- Pouls proximaux palpable (pouls fémoraux).
- Pulsations perceptibles à la base du cordon. 
 * Les médicaments utilisés au cours de la réanimation circulatoire :
 - Adrénaline à 1/1000 soit 1 mg /ml : solution diluée à  1/10000 (1 ml d'adrénaline l/1000 + 9 ml NaCL_  0.9%) à administrer en IV (voie de préférence) ou en  intra trachéal (IT).  0,1-0,3 ml/kg en IV rapide ou 0.3 ml/kg en IT;  indiquée lorsque la fréquence cardiaque reste  inférieure à 60/min après 30 sec au moins de ventilation manuelle sous 100% d'oxygène et de  MCE.  
- Sérum G à 10% : 2 à 4 ml/kg suivi d'une perfusion de  glucosé, en cas d'hypoglycémie .
- Sérum physiologique (NaCL à 0,9%) : donné à  raison de 10 ml/kg pour l'expansion volémique.
  - Culot érythrocytaire : 10 ml/kg en cas de choc  hémorragique.  
- La Naloxone (Narcan®) 0,4 mg/ml: 0,1 mg/kg en  IV ou IM à répéter 3 fois si pas de réponse, elle est  administrée chez le nouveau-né présentant des apnées dont la mère a reçu un produit opiacé dans les quatre heures précédant la naissance. L'effet dure  20 à 30 minutes, le nouveau-né devra par la suite  être surveillé pendant au moins 24 H. La Naloxone  est contre indiquée chez le nouveau-né de mère  toxicomane. 

  VII . SITUATIONS PARTICULIÈRES:
1. Enfant né par césarienne après  anesthésie générale : L'enfant peut avoir une dépression respiratoire de 1 à 2  min et c'est la raison pour laquelle il faudra le ventiler  au masque pendant plusieurs minutes après la  naissance. 
Si la mère a reçu des morphiniques, le  Narcan® serait utile.  
2. Liquide Amniotique méconial :
  •  Il se voit dans 10 à 15% des grossesses, il est parfois  consécutif à un stress fœtal, une hypoxémie ou une  acidémie. 
  •  Afin de limiter le risque d'aspiration du liquide  amniotique méconial il est recommandé:  
- Dans la mesure où la personne en charge de la  réanimation en a l'aptitude et l'équipement requis,  intuber l`enfant sans stimulation préalable et l'aspirer avec le tube endotrachéal pour retirer un  maximum possible de méconium d'autant plus s'il est épais.  Si l'enfant a respiré et s'est bien adapté sans détresse  respiratoire, il faut lui procurer les soins habituels. 
 - Aspirer par la suite l'estomac pour éviter les  régurgitations de liquide méconial.  
- Se rappeler que le risque de pneumothorax est plus  élevé + + +. 
  •  Il n'est plus recommandé de pratiquer une aspiration bucco-pharyngée précoce à la vulve; cette routine n'a  pas montré de bénéfice pour le nouveau-né.  
3. Hernie diaphragmatique  congénitale : Le diagnostic prénatal est possible.  A la naissance, la ventilation au masque est  formellement contre-indiquée. L'intubation trachéale  est la règle en cas de détresse respiratoire.  Le nouveau-né présente un abdomen plat avec des  bruits du cœur déviés. Une sonde gastrique doit être  placée avec aspiration douce pour éviter l'inflation des  organes herniés dans la cage thoracique.  Le traitement est chirurgical.  
4. Anasarque foeto-placentaire : Le diagnostic prénatal est possible.  Un support ventilatoire est toujours nécessaire à cause  des œdèmes généralisés et la présence de pleurésie et  d'ascite (parfois ponctionnées).  

 VIII . Le transfert:  Avant le transfert du nouveau-né réanimé, depuis la  maternité vers l'unité de soins intensifs, les conditions  suivantes doivent être remplies :
  • - Stabilisation de l'enfant : respiratoire, hémodynamique, thermique et apport glucidiques  adéquats.  
  • - Accord du service qui doit accueillir le nouveau-né.  
  • - Moyens de transfert: couveuse de transfert  équipée d`un monitoring cardio-respiratoire, d'un  saturomètre et d'appareil de ventilation non invasive  et d'un ventilateur de transport. Le transport est bien  sûr médicalisé.  
  •  - Dossier de liaison avec toutes les informations  concernant : La grossesse, l'accouchement, la prise  en charge à la naissance (gestes, solutés et drogues  administrés) et l'évolution.  
IX .  Arrêt des mesures de réanimation :
 Si après 10 min de réanimation adéquate et continue  aucun signe de vie n'existe (pas d'activité cardiaque).
  
XI . PRÉVENTION :
La prévention de l'asphyxie est la meilleure garantie d'un développement normal d'un nouveau-né.
Cette prévention peut être assurée par:
- Une bonne collaboration entre l'équipe d'obstétrique et de néonatologie.
- Une surveillance des grossesses et plus particulièrement à risque.
- Une évaluation des risques induits par une pathologie associée.
- Il faut disposer de personnes formées et de matériel adéquat pour faire face aux situations à risque.
Mais il existera toujours au cours du travail des accidents aigus imprévisibles pouvant aboutir à la naissance d'un enfant dont l'état nécessitera des soins urgents et particuliers. C'est à dire la nécessité d'être prêt à tout moment dans une salle de travail à accueillir un enfant en détresse vitale.


Références :
l. Labrune P., Oriot D., Labrune B. et Huault G.Réanimation en salle de naissance in Urgences Pédiatriques. Editions Estem 2004.
2. Cloherty J.P., Eichenwald E.C.,. Stark A.R.. Rescucitation in the delivery room“in Manual of neonatal care". Lippincott Williams & Wilkins 2004.
3. Société Suisse de Néonatologie : Recommandations pour la Réanimation en salle de travail. Paediatrica;2007; 118: 12-21

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